Confinement Solidaire

par Jean Podevin

Un intrus se présente, microscopique, venu d’ailleurs, mais encombrant … nos bronches, et perturbant la vie du monde entier, infectant des centaines de milliers de personnes de tous âges, et provoquant la mort pour les plus faibles. Un intrus invisible, insidieux, détruisant des économies entières, des avenirs, des projets, des familles heureuses… laissant derrière lui pleurs et angoisses, solitudes et misères en tous genres. Confinement oblige, les humains pourraient se renfermer, se cacher, se méfier des autres… les lépreux de ce siècle… se protéger, s’éloigner.

Hé bien non, l’être humain, à part quelques exceptions…, s’est découvert solidaire… des autres humains, s’est découvert des frères dans la peur ou la souffrance. Des milliers de soignants interviennent sans compter leur temps, bravant un ennemi sournois, et sauvent des vies, des espoirs, des amours, aidés de milliers de personnels salariés ou bénévoles décidés à ne pas rompre cette chaîne de solidarité.

Partout on se met à dire, expliquer, les raisons que se donnent les bénévoles à l’égard du monde médical et des malades qu’il soigne : « on est humain et si nous étions dans la peine nous apprécierions le même élan de fraternité ». Alors on prépare à manger, on garde des enfants, on fabrique des masques, on va cueillir des fraises pour éviter d’en jeter des tonnes à la poubelle, on va visiter les sdf, on fait les courses pour les aînés, on prend patience au super marché, on joue avec les enfants, on télétravaille, on se parle, on s’écoute, on se téléphone ou se Skype, bref on découvre que l’on dépend les uns des autres et que l’essentiel réside dans cette forme de « civilité » qu’on peut appeler respect de l’autre. 

Justement l’autre on ne le connaissait pas et on s’aperçoit qu’il peut nous aider ou qu’on peut l’aider… en toute simplicité, sans ambages, sans cancanerie, sans méfiance, sans médisance, en toute vérité. On se retrouve avec des valeurs naturelles… biologiquement saines, sans engrais artificiel, comme du bon pain frais de nos grands-mères. 

Alors merci au Covid19 ? pourquoi pas… cependant il est bon de se rappeler ce qu’avait dit un bon juif, il y a 2000ans, « aime ton prochain comme toi-même », et « seulement alors tu pourras dire que tu m’aimes aussi ! ».

 

 

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